Le Butor étoilé, Botaurus stellaris est un oiseau de la famille des Ardéidés.
Le Butor étoilé est un héron trapu. Sa tête est surmontée d’une calotte noire et son bec est encadré de deux moustaches noires. Le plumage brun doré tacheté et rayé de noir est semblable chez le mâle et la femelle. Le bec et les pattes sont verdâtres. Les mâles, qui sont légèrement plus grands que les femelles, se distinguent par la teinte bleutée que prend le bec à sa base pendant la saison de reproduction.
L'oiseau a les caractéristiques suivantes:
Longueur totale du corps : 70 à 80 cm.
Poids : 966 à 1940 g chez le mâle,
785 à 1150 g chez la femelle
Le Butor étoilé occupe l’ensemble du paléarctique (écorégions terrestres de l'Europe, de l'Afrique du Nord (jusqu'au Sahel septentrional), des deux-tiers nord de l'Asie (jusqu'à l'Himalaya), et du Moyen-Orient (sauf l'Arabie) en période de nidification.
En France, l’espèce n’est plus présente que dans sept régions. Le littoral méditerranéen (Camargue et étangs languedociens) et les marais et étangs de Picardie et de Lorraine totalisent les deux tiers de la population française. Viennent ensuite la Loire-Atlantique (Brière), la Haute-Normandie (Estuaire de Seine) et l’Indre (Brenne). Migrateur partiel, le butor ne quitte son aire de reproduction que dans les régions où les gels hivernaux sont fréquents.
La France reçoit des migrateurs de différentes provenances du nord et de l’est de l’Europe. Les populations nicheuses y sont peut-être sédentaires (notamment dans le sud de la France), tandis que certaines quittent leurs sites de reproduction. L’hivernage est très régulier dans les principaux sites de reproduction (Camargue, Languedoc-Roussillon, Normandie, Picardie). Des zones où l’espèce n’est pas nicheuse sont aussi très fréquentées en hiver (Bretagne, Landes, Alsace et région parisienne).
Le spécimen présenté ici a été observé dans le marais de Goulaine (44) le 09/01/2021:
Cet oiseau est peut-être un mâle avec son bec à la teinte bleutée.
Il fréquente principalement les roselières à Phragmites australis inondées, mais peut également occuper d’autres types de roselières (Cladiaies, Typhaies, Scirpaies...). Les mâles chanteurs fréquentent une grande variété de sites, qui vont des vastes étendues de roselières à des habitats restreints, n’excédant pas quelques hectares, à condition qu’elles offrent des ressources alimentaires suffisantes assurées par une inondation suffisante des roselières et des milieux aquatiques de qualité. Les femelles recherchent également la proximité de l’eau pour installer leur nid. Elles se distinguent des mâles car elles semblent rechercher les massifs de roseaux les plus hauts et denses pour nicher.
Cet oiseau discret demeurant cantonné à la végétation palustre dense est difficilement observable du fait de l’inaccessibilité de son habitat et de ses mœurs. En cas de dérangement, il adopte un comportement typique, cou étiré et bec pointant vers le ciel.
En dehors de la période de reproduction, le Butor étoilé vit en solitaire, caché le plus souvent dans la végétation.
Selon les études récentes menées en France, le régime alimentaire du Butor étoilé est diversifié, avec une forte représentativité des invertébrés aquatiques (larves de libellules, écrevisse de Louisiane...) et terrestres (coléoptères, courtilières...). A ces proies viennent s’ajouter les poissons (gambusie, carpes...), les amphibiens (têtards de grenouille verte...), les petits mammifères, les oiseaux et les reptiles.
En France, le butor étoilé a le statut VU (Vulnérable) sur la liste rouge de l'UICN (Union Internationale pour la conservation de la nature). VU, pour Vulnérable, indique que l’espèce est confrontée à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage.
Sur cette Liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine en 2016, voici les populations évaluées:
. Population nicheuse :
Botaurus stellaris stellaris :
Sous-population - 250 - 350 couples / En déclin (qualité de l'estimation : Moyenne)
. Population en hiver :
Botaurus stellaris stellaris :
Sous-population - 1000 - 3000 individus
En Pays de la Loire, le butor étoilé a le statut CR dans la Liste rouge des populations d’oiseaux nicheurs des Pays de la Loire (2014). CR indique « Espèces en danger critique d'extinction », cela veut dire que l’espèce est confrontée à un risque extrêmement élevé d’extinction à l’état sauvage.
Dans le "Guide des oiseaux de Loire Atlantique" de Yves Trévoux, disponible ici , la population reproductrice de butor est évaluée entre 20 et 40 couples en 2010. De plus, le butor étoilé est uniquement signalé comme présent de manière irrégulière ou occasionnelle comme hivernant dans le marais de Goulaine.
Cette dernière information est d'autant plus importante quand on sait que le butor que j'ai pu observer était blessé. Après plusieurs contacts avec la LPO, ce butor a été pris en charge par des vétérinaires de St Nazaire de l'association "Les Alcidés", association de protection de la faune sauvage autochtone..
Le soir même, il a eu les premiers soins: un bilan radiographique, de la nourriture, des antalgiques et des antibiotiques. La radio a permis de détecter une fracture humérale ouverte datant de quelques jours car les os cassés étaient déjà nécrosés. Il était également amaigri.
Après confirmation auprès des vétérinaires du Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Écosystèmes (CVFSE) à Nantes, ce butor étoilé n'a malheureusement pu être sauvé du fait que la fracture soit une fracture ouverte et trop ancienne.
Nous étions bien évidemment très triste de n'avoir pu sauvé ce très bel oiseau, qui est en voie d'extinction en France et en Loire Atlantique...
Nous essayerons d'en observer de nouveaux dans le marais de Goulaine puisqu'il y est présent ...
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